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Le stress et l’anxiété sont des parts centrales de nos vies. Bénéfiques jusqu’à un certain point, pathogènes à un certain niveau, mortel au-delà d’une certaine dose. Une étude passionnante montre qu’un lien très fort existe entre l’anxiété et l’intelligence. Ce post propose un récapitulatif de cette étude et un outil pour évaluer le stress auquel vous êtes soumis à ce moment précis de votre vie et même de prévoir le risque de tomber malade que cela occasionne.

C’est une étude parue fin 2015, Thinking too much: self-generated thought as the engine of neuroticism, qui a révélé ou plutôt confirmé une relation qui avait déjà été observée en entre l’activité intellectuelle intense (activation de la zone pré-frontale médiane) due à une forte intelligence ou une créativité développée et la génération d’une grande anxiété et, ce, en dehors de tout facteur de stress externe tel que développé dans la deuxième partie de ce post.

Une source de stress alimentée par sa propre intelligence

Mais cette dose d’anxiété est-elle obligatoirement négative ? Pas vraiment. Le stress, pour rappel, est une réaction de l’organisme – une mobilisation de ses ressources – à un événement ou bien à l’anticipation d’un événement. Etre anxieux, ressentir de l’anxiété est donc la manifestation logique en face d’une situation nouvelle et de son implication à résoudre ce problème. Et c’est là où l’intelligence peut jouer un rôle perturbateur. Si celle-ci est mobilisée pour répondre à la résolution d’un problème et si cela marche, une des hypothèses passionnantes soulevée par l’étude est que cette même intelligence va se mettre à travailler pour éviter ou anticiper les prochains problèmes à venir. Vous voyez le problème : une sorte d’auto-protection qui génère en permanence du stress à force d’évitement de problèmes à venir, qu’ils soient réels ou pas. Un peu comme un ordinateur équipé d’un anti-virus et qui se met à checker toutes les minutes la présence d’un nouveau virus. Et qui bloque la CPU de l’ordinateur maintenant entièrement dédié à la surveillance des virus. Une sorte de comportement hypochondriaque à l’égard des événements futurs en lieu et place de l’analyse permanente de symptômes. Ce qui génère une très belle phrase pour une pierre tombale d’ailleurs :

Elle est morte de tous les malheurs qui l’ont accablée pendant toute sa vie et dont 95% ne sont jamais arrivés

C’est une source très conséquente de stress, bien au-delà de la cause initiale (l’acte déclencheur dirait-on en droit : ). C’est ce que les psychiatres appellent les « distorsions cognitives », autrement dit le décalage permanent entre la réalité et ce qu’on en attend. C’est l’exemple classique de la panne d’ordinateur ou celui de l’embouteillage. Dans les deux cas, la première réaction se manifeste par de l’énervement (ça ne devrait pas arriver). Si l’attente se prolonge et que l’on ne parvient pas à admettre cette réalité, on entre alors dans un scénario catastrophique : « Je vais prendre du retard » ; « je vais louper mon rendez-vous » ; « le chef sera furieux » … qui amènent à une perception que la journée est perdue. Et qui rajoute, amplifie ou décuple le premier niveau de stress ou de réponse qu’à pu produire l’organisme.